Pesticides dans la maison : tous concernés !
75% des foyers français font usage de pesticides domestiques. Une utilisation souvent inappropriée, parfois dangereuse… C’est la conclusion délivrée par l’ANSES en octobre 2019 dans son étude Pesti’home. A ces produits, achetés et utilisés « volontairement », s’ajoutent des pesticides provenant de traitements industriels ou agricoles qui contaminent mobilier, textiles et nourriture.
Dans l’étude de l’ANSES, sur plus de 1500 familles interviewées et 5400 produits identifiés dans les logements, il ressort que 3 familles sur 4 ont utilisé au moins une fois un pesticide dans l’année. Il y a donc de fortes chances pour que tu fasses partie de cette écrasante majorité, toi aussi. Faisons le point.
Pourquoi est-ce problématique ?
Les biocides et autres produits phytopharmaceutiques destinés à un usage domestique sont particulièrement dangereux pour la santé. Comme tous les pesticides, ils ont une action de « destruction » ou de « répulsion » de différents organismes vivants. Pour l’Homme, ils ont une toxicité non négligeable et un potentiel perturbateur endocrinien soupçonné ou avéré.
Deux problématiques sont soulevées à la maison :
- L’utilisateur respecte rarement les recommandations d’utilisation et dates de péremption.
- L’utilisation des pesticides dans un environnement intérieur fermé augmente la concentration en composés nocifs dans l’air du logement, par rapport à une utilisation à l’extérieur.
Quelles-sont les règles à respecter ?
En premier lieu, les consignes d’utilisation et pictogrammes de danger apposés sur le produit sont à respecter à la lettre. Lorsqu’il est précisé que la pièce doit être confinée pendant une journée ou qu’il faut aérer pendant 3 heures après la pause du biocide, ce n’est pas pour rien ! De même concernant les équipements à porter : gants, lunettes, blouse…
Les pesticides domestiques sont à bannir totalement pendant la grossesse et en cas de présence d’un enfant en bas âge dans le logement. Certaines substances peuvent gêner le développement du fœtus, lorsqu’elles interviennent à un stade particulier de la grossesse. Il est d’ailleurs parfois précisé sur l’étiquette du produit que le produit est dangereux pour les femmes enceintes.
Enfin, les pesticides sont à éliminer en déchetterie comme déchets dangereux. Il ne faut surtout pas vider les flacons dans les toilettes ou l’évier, ni jeter les contenants vides dans la poubelle d’ordures ménagères, ce qui contribue à polluer l’environnement.
Où peut-on trouver des pesticides dans les logements ?
Dans la salle de bain
Shampoing antipoux, sprays anti-moustique pour le corps et les vêtements, sprays répulsifs pour les tiques… Dans la salle de bain, on trouve des pesticides auxquels on ne pense pas en priorité. Pourtant, ces produits, vendus en pharmacie et parapharmacie, sont loin d’être sans risque pour la santé.
Les antipoux
Aaah l’école ! Ses enfants et… ses poux. Pour éviter le shampoing antipoux, tu peux essayer la méthode naturelle : étouffer les poux avec un corps gras comme l’huile de coco, par exemple, et te débarrasser des lentes avec un peigne fin. En fin d’article, tu trouveras un lien avec plusieurs pistes « naturelles » pour remplacer les traitements du commerce souvent chers, pas forcément efficaces à 100% et aux actifs douteux.
Les anti-moustiques et anti-tiques
Pour les sprays anti-insectes, l’idéal est de t’en passer et de préférer les barrières physiques : vêtements couvrants, moustiquaires aux portes et fenêtres, pas d’eau stagnante (coupelle pour les animaux, coupelle de plante…). Si vraiment tu n’as pas le choix et que tu dois utiliser un répulsif, mieux vaut t’orienter vers les versions pour textiles et appliquer le produit dans un endroit aéré, avant de porter le vêtement. Pour un produit à appliquer sur la peau, préfère toujours une crème ou une lotion à un produit en spray.
Dans tous les cas, respecte bien le nombre d’applications journalières à ne pas dépasser et vérifie si le produit est adapté à l’âge de l’enfant ou aux femmes enceintes s’il leur est destiné.
Dans le salon et la chambre
Le salon et la chambre sont deux pièces dans lesquelles tu peux être certain.e de trouver des pesticides, même si tu n’en utilises pas toi-même. Traitement antimite et vers du mobilier en bois, traitement anti-acarien et anti-moisissure de la literie et du canapé ou des tapis… sans le savoir, tu as introduit chez toi des biocides clandestins ! On peut aussi reparler ici des moustiques, si tu as l’habitude, en été, d’utiliser des plaquettes ou des diffuseurs électriques.
Pour les meubles
Quand tu achètes un meuble neuf, renseigne-toi sur les traitements qu’il aurait reçu en usine. Des explications qui ne te semblent pas claires sont plutôt mauvais signe. Toutefois, si tu n’as pas d’autre choix que de l’acheter, laisse-le s’aérer quelque temps dans une pièce ventilée, hors des pièces de vie et des chambres. Si le meuble n’est pas neuf mais a subi un nettoyage, ponçage et autre relooking, il est possible qu’on lui ait aussi appliqué des traitements chimiques pour le protéger des attaques de vers ou de champignons : dans ce cas aussi, mieux vaut le laisser prendre un peu « l’air ».
Enfin, si c’est toi qui traites ton mobilier en bois ou les poutres et charpentes de ta maison, renseigne-toi sur les alternatives naturelles aux pesticides, comme l’huile de lin, par exemple. Lors d’un vide-grenier ou d’un achat de seconde main, vérifie au maximum que le bois ne présente pas de trous ou de tâches noires, signes de la présence passée ou actuelle de petits habitants indésirables.
Pour la literie et les tapis
Acheter un matelas, une couette ou un oreiller « antiallergique » signifie qu’un traitement biocide anti-acarien leur a été appliqué. Problèmes : ces acaricides ne sont pas anodins, et leur efficacité diminue rapidement avec le temps et les lavages. Mieux vaut leur préférer une literie naturelle, utilisant des fibres qui s’autorégulent, comme le coco ou la laine, par exemple. Pour les protéger, tu peux opter pour des housses lavables en tissage épais et serré, qui ne laissent pas passer les acariens.
Deux règles sont à respecter pour éviter les attaques d’acariens :
- Les acariens aiment l’humidité et la chaleur : ne fais pas ton lit au levé, mais au contraire, laisse bien les draps s’aérer.
- Ce sont les déjections et résidus d’acariens morts qui créent l’allergie : change régulièrement tes draps et lave-les en cycle chaud avec un bon rinçage.
Enfin, les poussières de maison et particulièrement les poussières des tapis ou moquettes sont des paradis à acariens. Fais le ménage, fenêtres ouvertes, avec un chiffon humide et utilise un filtre HEPA pour ton aspirateur, afin d’éviter de relarguer dans l’air des particules allergisantes.
Pour les moustiques
Même si les produits à « brancher » semblent ne rien sentir pour notre odorat d’humain, ils diffusent bel et bien un poison auquel nous sommes sensibles. Ces biocides sont à bannir, ou tout du moins à positionner loin de la chambre et des pièces à vivre, dans une pièce aérée quotidiennement. Encore une fois, les barrières physiques restent ici la meilleure solution. Recouvrir le lit de bébé d’une moustiquaire est d’ailleurs plus efficace, moins cher et sans danger pour sa santé, que tout répulsif chimique.
Dans la cuisine
Résidus de pesticides et de traitements : fruits et légumes, céréales… j’ouvre ici la boite de Pandore. Alors pour faire court, car l’article est long : soit tu achètes du bio, soit euh tu achètes du bio. Bon et si tu ne peux pas acheter du bio, quelques règles permettent de limiter la casse :
- Choisir des produits locaux : moins ça vient de loin, moins ça nécessite de traitements de conservation !
- Choisir des produits de saison : moins c’est de saison, plus ça nécessite de traitements pour aider à pousser et à résister aux températures inadaptées !
- Lave bien tes fruits et légumes, brosse-les, épluche-les autant que possible.
Répulsifs fourmis, mouches, cafards…
Rien de pire qu’une bombe à pulvériser : les fines particules en suspension se dispersent dans l’air de ton logement et tout le monde en profite pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Afin d’éviter l’utilisation de ces produits, veille en premier lieu à ne pas laisser trainer de nourriture ou de miettes dans ta cuisine. Utilise des bocaux et boites qui se ferment hermétiquement et une poubelle à couvercle.
Si ton logement est infesté, ce qui peut être le cas dans certaines régions et à certaines saisons :
- Commence par tester les méthodes naturelles et les barrières physiques : boucher les trous, mettre du bicarbonate de soude sur la route des fourmis, utiliser des plantes naturellement répulsives, poser des moustiquaires aux fenêtres pour éviter les mouches…
- Privilégie les formes solides de répulsif aux sprays et bombes, en usage très ponctuel et occasionnel, en interdisant l’accès aux pièces concernées aux enfants en bas âge et en aérant la pièce aussi souvent que possible.
Pour les animaux
Tu te souviens du scandale du Fipronil retrouvé dans les œufs et produits à base d’œufs, en trop forte concentration ? Ce pesticide, qui a inquiété – à juste titre – l’Europe en été 2017, est pourtant présent dans bon nombre de foyers abritant des chats : il sert d’antiparasitaire. Accompagné de la perméthrine ou tétraméthrine, ils font la paire dans les sprays, pipettes et autres solutions de traitement anti-puces et anti-tiques.
Problème : ces substances sont dangereuses pour l’homme, en particulier les enfants en bas âge, mais aussi pour l’environnement, y compris… les chats. Neurotoxique pour la perméthrine, cancérigène soupçonné pour le fipronil – d’ailleurs interdit en agriculture depuis 2004 ! – tu ferais mieux de t’en passer… Dans les sources, tu trouveras un lien avec plus d’explications et des alternatives naturelles pour protéger tes animaux… et tout le monde autour !
Dans le jardin
Désherbant, fongicide, insecticides, traitement algicide de la piscine… Ici aussi, privilégie autant que possible les solutions naturelles. Les pesticides utilisés au jardin sont dangereux pour tout le monde, animaux compris, et participent à la destruction de l’environnement. Il est quand même dommage d’avoir un jardin ou un potager pour s’intoxiquer aux produits chimiques, non ?
Si toutefois tu tiens à utiliser certains produits du commerce, choisis-les compatibles avec l’agriculture biologique et respecte à la lettre les quantités et fréquences d’utilisation.
Dans la cave
Si tu as des visites de souris et rongeurs en tout genre dans ta cave, les mêmes règles s’appliquent :
- Ne pas laisser de nourriture accessible et privilégier les barrières physiques de type garde-manger accroché au plafond.
- Préférer les solutions naturelles et les pièges sans poison aux cassettes et tablettes qui peuvent être dangereuses pour les enfants et les animaux domestiques.
- Faire appel à un professionnel si la situation devient ingérable.
Etude Pesti’home de l’ANSES : https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-publie-les-r%C3%A9sultats-de-l%E2%80%99%C3%A9tude-pesti%E2%80%99home-sur-les-usages-des-pesticides-%C3%A0-domicile
Remèdes naturels « anti-poux » : https://www.consoglobe.com/remedes-naturels-poux-4418-cg
Alerte sur les antiparasitaires pour animaux domestiques et pistes de solutions naturelles : https://www.liberation.fr/france/2018/04/07/alerte-sur-les-antipuces-bourres-d-insecticides-neurotoxiques_1641626
2 commentaires
Movelli
Moi des que je m’expose aux pesticides dans les champs , où je passe l’aérosol anti moustique , ou bien je m’expose à la fumée de cigarette des fumeurs ,je commence à gonfler de la glande sous maxillaire jusqu’à l’oreille gauche et ça peut durer une journée ou deux.
C’est quand même pas du hasard. C’est à chaque exposition son enfer.
péris
Bonjour, je n’utilise aucun pesticidechez moi mais mes parents eux utilisent des antimites, des sprays anti moustique et toute la panoplie. Je leur ai deja dit que j’etais contre mais ils m’ont dit de me taire. Lorsqu ils viennent à mon domicile, leurs vetements frottent contre mon canapé et mes sieges lorsqu’ils s’assoient dans mon salon et apres je ne peux plus utiliser mon canapé et mes sieges car celà me gratte sans arret. Je sais que les produits qu ils utilisent contiennent de la transfluthrine. J’ai beau sortir les sieges dans mon jardin afin de les aerer, de les arroser au jet d’eau et de les laisser secher, malgré celà , j’ai un urticaire puissant et des douleurs occulaires qui apparaissent quand je m’assois sur ces sieges où mes parents se sont assis. J’ai déja appelé la société qui produit ces poisons et ils n’ont pas su me donner de conseils pour que mes réactions s’attenuent ou bien meme s’arretent. Merci de me donner des conseils si vous en avez. Bien cordialement.