Slow-lavage moins de lessive

Lessive : passe en mode slow-lavage

Vieilles habitudes et excès sont de mise en ce qui concernent les machines de linge. Pourtant, nous devrions lever le pied sur le nombre de lavages, car la lessive finit sa course dans nos rivières, mettant à mal le système aquatique. « Slow-lavage » ou comment apporter un peu d’écologie et de bon sens à tes lessives.

Cet article est pour toi si :

  • tu laves tes vêtements et ceux de ta famille
  • tu laves tes draps et serviettes et ceux de ta famille
  • tu laves toutes tes alternatives lavables au jetable – et tu commences à en avoir une sacrée collection !
  • tu délègues cette tâche à quelqu’un de plus qualifié que toi… mais t’as ton mot à dire sur le process.

Des chiffres qui donnent le tournis aux poissons

En France, plus de 7 milliards de machines sont lancées chaque année, accompagnées d’une consommation de 500 000 tonnes de lessives ! Chaque foyer réalise environ 5 machines par semaine et utilise 40 kg de lessive en poudre ou 26 L de lessive liquide par an. Et je ne parle ici que du linge, en oubliant la vaisselle

Ces tonnes de lessive éliminées dans nos eaux usées nécessitent des traitements avant d’être rejetées dans les rivières et les fleuves. Elles emportent malgré tout avec elles, de nombreuses molécules peu ou pas biodégradables. Les conséquences sur l’écosystème aquatique sont difficiles à établir, étant donné la multiplicité des sources de pollution, mais compte tenu de la composition des lessives et des problématiques de dégradabilité, on peut affirmer que l’impact est réel et mauvais.

En effet, la loi impose qu’une lessive soit dégradée dans la nature à hauteur de 60% après 28 jours. Et après 28 jours, les 40% non dégradés représentent déjà 16 000 tonnes dans la nature de composés souvent toxiquesbah oui tiens, pourquoi ils ne se dégradent pas ces 40% ? Les labels ne vont pas plus loin au niveau de leurs exigences, seuls les industriels peuvent choisir de dépasser ce minimum légal. Malheureusement, quand t’es avec ton caddie devant le rayon lessives du supermarché, tu n’as aucun moyen de savoir ce qu’il en est concrètement.

Conclusion : 60% c’est trop peu, et 28 jours, c’est trop long, vu le nombre de lessives réalisées par l’ensemble de la population !

lessive pollution biodégradable

Passe en programme slow

Pour limiter l’impact environnemental de tes sessions de lavage, tu peux passer en mode slow-lavage, en suivant ces quelques pistes…

Diminue la quantité de lessive 

Souvent, on en met plus que nécessaire. Sans raison. C’est psychologique. Pourtant, plus de lessive n’est pas égal à un meilleur lavage, au contraire, le linge sera plus difficile à rincer. Si tes vêtements ne sont pas vraiment sales, un bon lavage à l’eau pourrait même suffire, en théorie.

Tu peux ajouter une balle en caoutchouc ou une balle de tennis dans le tambour pour « battre » le linge et aider mécaniquement au nettoyage. Il existe aussi des petites « balles de lavage », à utiliser par dizaine.

Prévois un temps de trempage long : avec les cycles courts, l’eau n’a pas le temps de pénétrer les fibres en profondeur. Le trempage aide pourtant à décoller les saletés. Si tes vêtements sont vraiment tachés, au lieu de tripler la dose ou d’utiliser du détachant, frotte rapidement la tache avec du savon noir ou du liquide vaisselle avant de les mettre en machine. C’est suffisant pour une tache récente !

Passe-toi de lessive

Billes de céramiques, boule de lavage, billes de magnésium – brevet récent – remplacent tout ou une partie de ta lessive, en nettoyant les fibres grâce à un échange d’ions et une augmentation du pH de l’eau. Il y a aussi les noix de lavage, à choisir avec un label éthique. L’impact environnemental n’est pas si catastrophique, bien qu’elles viennent d’Inde ou du Pakistan, car elles durent longtemps !

Lave à basse température

On ne le dira jamais assez : 30°C pour tes vêtements c’est suffisant, éventuellement 60°C pour le linge et les serviettes. Pour les cycles chauds, la température monte progressivement et la machine consomme beaucoup d’énergie pour faire chauffer l’eau qui finalement ne reste à la température maximale que quelques minutes ! Et en plus, en température basse, tu protèges les fibres de tes vêtements, leur forme et leurs couleurs.

Fais ta lessive maison

Tu trouves plein d’idées de recettes simples au savon de Marseille ou au savon noir sur internet. N’oublie pas de mettre du vinaigre blanc dans le bac pour le rinçage, afin d’éviter l’encrassement de ta machine. Mais suis quand même les autres recommandations pour ne pas surconsommer inutilement ! Et si tu te lances dans le fait maison, pense aux « 6 commandements d’une cosmétique maison intelligente » pour partir du bon pied !

Bannis le sèche-linge

La consommation électrique d’un sèche-linge est impressionnante et l’eau qui en sort est chargée de résidus de lessive et de fibres textiles donc on ne peut rien en faire. Si tu ne peux pas l’étendre dehors – comme moi qui n’ai même pas un semblant de bout de balcon – étends-le à l’intérieur : en été, ton linge sera sec en moins de 24h, et en hiver, il apportera l’humidité nécessaire pour contrer l’air sec du au chauffage.

linge dehors slow-lavage

Quelques pistes pour diminuer le nombre de machines

La lessive la plus écologique étant celle que nous n’utilisons pas, j’ai répertorié quelques pistes, à suivre selon tes possibilités et tes envies, pour diminuer le nombre de machines. Je te vois venir, toi qui es habitué.e à choisir tous les matins dans ton armoire ta panoplie journalière qui sent bon le parfum Fleur de Coton. Pourtant je t’assure que : non, tout vêtement porté une fois ne nécessite pas forcément de partir immédiatement en machine ! Et en plus, dans la vraie vie, la fleur de coton, ça ne sent rien.

Laisse respirer tes vêtements…

…entre deux jours d’habillage. Les pulls, les robes, les pantalons, peuvent se porter plusieurs jours si on les laisse s’aérer sur un cintre. Les vêtements en laine, particulièrement, ne nécessitent en théorie aucun lavage : la laine est naturellement antibactérienne, la laisser se reposer lui permet de neutraliser les odeurs sans faire un tour dans le tambour.

Privilégie les matières naturelles

Préfère le coton aux matières synthétiques pour les vêtements en contact direct avec la peau : sous-vêtements, chemises, tee-shirt. Le coton absorbe moins les odeurs que les fibres synthétiques et se lave mieux. Comme il est peu écologique à produire, essaye de choisir des marques éthiques proposant des produits durables !

Secoue tes fringues (attention au voisin du dessous)

Prends l’habitude de secouer tes vêtements et le linge de maison avant de les laver. Les petites peaux mortes, les poussières, les acariens, contribuent à la mauvaise odeur des textiles et ne partent pas tous au lavage. C’est particulièrement le cas si tu n’utilises pas une lessive de compet’ qui dézingue tout sur son passage – même les poissons. Prendre la peine de débarrasser le linge de ces indésirables avant de le mettre en machine, te permettra de repousser le lavage suivant.

Laisse ton linge prendre l’air

Sur le même principe, si tu as un extérieur, fais sécher ton linge dehors, expose les tissus clairs au soleil. Plus le linge respire, moins tu auras de problèmes d’odeur – et entre nous, ce ne sont pas que les taches qui te font laver tes vêtements, pas vrai ?

Il y a petite tache et grosse tache

Concernant les taches justement : est-ce que toute tache mérite bac à linge sale ? Ou est-ce que certaines pourraient se contenter d’une rencontre avec une éponge et un peu de savon ? Et si comme mon fils d’un an, tu te taches à chaque repas, il serait peut-être temps d’investir dans une serviette de table – lavable !

Bonus : le fer à repasser

Pour finir, bien que je ne sois pas une adepte du fer à repasser, il s’avère que repasser le linge permet aussi de limiter la prolifération bactérienne responsable des mauvaises odeurs.

Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’en lavant moins souvent ton linge, et en en prenant soin, tu évites aussi d’abîmer trop rapidement les tissus. Moins t’abîme les tissus, plus tu peux garder tes vêtements longtemps. Ou les vendre à un meilleur prix pour une deuxième vie. Bref, c’est mieux pour tout le monde : les poissons et ton portefeuille.

Mes sources pour les chiffres qui donnent le tournis :

https://www.planetoscope.com/hygiene-beaute/385-nombre-de-lessives-faites-en-france.html

https://www.planetoscope.com/hygiene-beaute/386-ventes-de-lessives-en-france.html

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