Nanoparticules : molécules mini avec puissance maxi
Le mystère des nanoparticules est encore bien gardé par les industriels. Tellement, que malgré une utilisation exponentielle dans notre quotidien, personne ne sait réellement ce que c’est. Pire ! Nombreux sont ceux qui n’en ont jamais entendu parler. Matériaux, médicaments, cosmétiques, mais aussi alimentation, vêtements ou jouets, leur omniprésence mériterait pourtant qu’on nous tienne informés.
Le nano-monde : voyage au cœur de l’infiniment petit
Une nanoparticule se caractérise par sa dimension invisible à l’œil nu, de la taille du « nanomètre ». Plus généralement, on parle de « nano » dès qu’une molécule mesure moins de 100 nanomètres.
1 nanomètre pour un humain, c’est comme une fourmi sur la planète : c’est vraiment riquiqui.
On considère comme « nanoparticules » des molécules obtenues par des techniques industrielles très poussées. Il n’existe pas une seule sorte de nanoparticules, il y en a des centaines. Ce sont des molécules de dioxyde de titane, d’argent, d’oxyde de zinc, de carbone, de silice, d’aluminium, des polymères… Elles peuvent être de forme ronde, en tube, en copeaux, selon l’utilité que l’industriel veut leur donner.
On parle littéralement de « prouesses » scientifiques à leur sujet. Travailler sur « l’infiniment petit » nécessite du matériel de pointe, de nombreuses années de recherches… et beaucoup d’argent ! Les applications possibles avec les nanos émerveillent : matériaux ultra résistants, indestructibles, effets antibactériens, isolants ou conducteurs, textures innovantes… Leurs capacités sont hors-normes et attirent les industriels dans tous les domaines.
Les principales applications
La médecine
Les nanoparticules seraient capables de cibler l’organe souhaité, de véhiculer les substances actives jusqu’à la zone concernée. Les études en sont encore au stade expérimental pour de nombreuses applications médicales. En revanche, on trouve déjà des nanoparticules dans les médicaments, comme agent blanchissant, texturisant ou encore dans les pansements, les sprays cicatrisants…
La technologie
Des portables surpuissants, des ordinateurs toujours plus compacts, des claviers auto-nettoyants, les nanos permettent d’améliorer les performances des appareils électroniques. Les batteries durent plus longtemps, les surchauffes sont évitées, les capacités de stockage battent des records sur des supports de taille toujours plus petite.
L’alimentation
Ajoutés à même l’aliment, comme conservateurs, exhausteurs de goût, colorants, texturants, les nanoparticules permettent de remplacer les additifs alimentaires, que les « consommateurs préfèrent éviter » comme aiment le préciser les industriels pour justifier leur utilisation. Ils sont aussi utilisés dans les faces internes des emballages, elles-mêmes en contact avec les aliments.
La nano-silice maintient au sec le sel de table ou le chocolat en poudre. Le nano-dioxyde de titane* fait briller les sauces et les bonbons. Le nano-argent conserve les fruits pré-coupés, la charcuterie, les eaux en bouteille, les plats préparés, les fruits de mer…
*interdit dans l’alimentation depuis janvier 2020
Le textile
Des vêtements de sport qui ne retiennent pas les odeurs de transpiration, des tee-shirts qui filtrent les UV, des chaussettes qui sentent bon – t’as même pas besoin de les laver ! Mais aussi des chemises que tu n’as plus besoin de repasser, des cravates impossibles à tacher, des nappes en coton imperméables. Pour les textiles aussi, les nanos commencent à remplacer les traitements chimiques décriés.
Les produits d’hygiène et cosmétiques
Filtres UV sans effet blanc ni collant, maquillage ultra brillant, actifs « anti-pollution », déodorants, bains de bouche, shampoings… mais aussi nano-argent antibactérien sur les brosses à dents, les sèche-cheveux, les thermomètres, ou encore nano-fer et nano-céramique sur les fers à lisser ou à boucler. Les nanoparticules ont envahi nos salles de bain.
Les peintures et matériaux
Des peintures « dépolluantes », des peintures qui ne s’effritent pas, des sols ultra-résistants, des surfaces sur lesquelles rien ne s’accroche, ni salissure, ni moisissure : c’est devenu possible avec les nanos !
Et bien d’autres encore…
L’électroménager, le matériel de puériculture (!), l’automobile, le traitement des eaux, l’armement, les pesticides « dopés » aux nanos, les articles de sport comme les raquettes aux nanotubes de carbone… et j’en passe. Les applications ne manquent pas, des plus improbables aux plus terrifiantes.
Cet article était une petite « introduction » au monde des nanos. Toutes ces applications te semblent intéressantes ? Mais qu’en est-il des effets sur la santé et l’environnement ? Pour comprendre les controverses liées aux nanos, tu peux lire l’article suivant « Nanoparticules : vers un futur scandale ? ».
Sources :
http://veillenanos.fr et pour télécharger la BD : c’est ici !
Nano Toxiques – une enquête, par Roger Lenglet, journaliste d’investigation, éditions Actes Sud, 2014. Une enquête au cœur du monde secret des nanos. Pour tenter de repérer où se cachent les nanos dans notre quotidien.